Kami (papier) shibaï (théâtre)
Butaï (castelet ou théâtre de bois)


Le kamishibaï, aussi appelé théâtre de papier, est très populaire au Japon. Il se compose d'un petit théâtre en bois dans lequel sont insérées des planches cartonnées rectangulaires. Celles-ci sont imprimées recto verso, une face pour l'image et l'autre pour le texte. Les spectateurs voient les images, tandis que le conteur lit le texte au dos des planches. Contrairement au livre, qui ne s'adresse qu'à un seul lecteur, le kamishibaï est conçu pour un large auditoire. Chaque spectateur peut voir les images et entendre le narrateur.


Pourquoi utiliser un kamishibaï?


Avantages pour les spectateurs
Les planches, de format 28 x 38 cm, permettent aux auditeurs de bien voir les images et ce, même si le groupe est grand. De plus, le butaï crée un effet de focus, permettant aux spectateurs de se plonger entièrement dans l’histoire en oubliant ce qui se passe autour d’eux.

Avantages pour les conteurs
En plus d'être facile à manipuler, le conteur n'a pas à apprendre le texte du kamishibaï par cœur. Une lecture ou deux de l'histoire suffira pour comprendre les personnages et le rythme. De plus, le kamishibaï a comme avantage de laisser libre cours à l'imagination du conteur. En effet, le texte n'étant pas visible aux auditeurs, le conteur peut modifier les mots avec lesquels il est moins à l'aise et trouver un rythme d'histoire différent de l'original. Les adultes, mais aussi les enfants, peuvent utiliser le kamishibaï.


Comment utiliser un kamishibaï?
Le butaï est posé sur une table, les cplanches déjà insérées dans la fente prévue à cette usage et les auditeurs sont devant. Un, deux, trois, les volets du butaï s'ouvrent sur un monde magique.

Étant très facile d'utilisation, le kamishibaï fera rapidement partie de votre vie, tant professionnelle que personnelle. Le principe est simple : l'histoire à raconter est présentée sur une série de planches illustrées, d'un côté les images et de l'autre le texte. La première image apparaît au devant du butaï tandis que le texte, imprimé en décalage, se trouve au verso de la planche précédente. Le conteur enlève les planches une à la fois et les glisse à l'arrière des autres planches. De cette façon, l'image avant correspond toujours au texte à l'arrière. Les différentes manipulations des planches permettent de faire naître des sensations aux auditeurs telles la stupeur, le suspens, l'hésitation et bien d'autres encore.

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Historique du kamishibaï


Les origines du kamishibaï remontent au XIIe siècle. À cette époque, des bonzes (moines bouddhistes) parcouraient le Japon avec des rouleaux de toile ou des planches en carton, glissées dans un cadre en bois, sur lesquels ils avaient peint des histoires. Ces dernières servaient à transmettre la foi bouddhiste dans tous les coins du pays.

Pendant un temps, on oublia cette technique d'éducation du peuple. Le kamishibaï connut un renouveau à la fin du XIXe siècle avec l'apparition du cinéma au Japon. Des dizaines de milliers d'artistes japonais, employés dans les théâtres d'ombre, ont commencé à utiliser le kamishibai pour conter leurs histoires dans les rues. Ce n'est qu'en 1923 qu'apparaît le premier kamishibai pour enfants et ce fut un succès immédiat. En 1937, on dénombrait près de 3 millions de conteurs dans le pays qui vagabondaient ça et là pour divertir les différents publics, dont les enfants.

Le kamishibaï fut utilisé comme distraction de masse durant la seconde guerre mondiale. Quand la télévision a fait son apparition dans les années 50, le kamishibaï était si populaire qu'on le surnommait le "kamishibaï électrique".

Dans les années 70, les européens commencèrent à reprendre le concept des kamishibaïs. Depuis cette époque, partout en Europe, on l'utilise pour instruire ou pour divertir, tant dans les salles de classe que dans les endroits publics.


Bibliographie : Montelle, Édith. 2007. "La boîte magique." Paris. Callicéphane éditions. 89 pages Kamishibaïs Éditions, 2011, En ligne, "http://www.kamishibais.com"